Problemski Hotel : Un film sur l’accueil des réfugiés qui prend aux tripes

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Le film Problemski Hotel raconte l’histoire de réfugiés échoués dans un centre d’accueil improvisé au cœur de Bruxelles. Une histoire dure, racontée d’une manière surréaliste, qui montre une réalité atterrante.

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Auteur : Han Soete

En 2001, l’écrivain néerlandophone Dimitri Verhulst avait passé une semaine dans un centre de réfugiés. Il en a tiré un livre, dans lequel il a voulu raconter l’histoire des gens qui y vivent, la faire connaître au monde extérieur. Mais l’expérience s’est déroulée autrement que ce qu’il avait imaginé. « Je pensais que c’était moi, celui qui était fort, confiait Verhulst. Mais non, ça a été très dur. Le parcours de ces gens, leur avenir incertain… »

Problemski Hotel est donc un livre très dur, impitoyable. Verhulst y observe le monde et le centre d’accueil au travers du regard des réfugiés eux-mêmes. Le résultat donne une histoire surréaliste, parfois tendre, mais aussi très amère. Si la parution du livre remonte à près de quinze ans, celui-ci semble avoir été écrit hier. « Ce livre vaut plus que jamais la lecture », écrit De Standaard à l’occasion de la sortie du film adapté de l’ouvrage de Verhulst.

Problemski Hotel (film sous-titré en français). Le livre

Surréaliste ? Ou pas vraiment…

Le film est une interprétation très libre du livre, tant dans la structure de l’histoire que dans les personnages. Même si l’histoire est fictive, le spectateur a l’impression de regarder un documentaire. Et cela donne des moments très forts.

Le bâtiment bruxellois de Fortis qui fait office de centre d’accueil joue presque un rôle de personnage dans le film. Cela peut sembler saugrenu, mais au vu de tous les endroits qui abritent aujourd’hui les réfugiés, c’est assez proche de la réalité.

Le surréalisme présent dans le livre l’est également dans le film. Si, au départ, on peut se dire que les situations sont tout de même un peu exagérées, on réalise vite que la réalité est probablement pire. « La description de la bureaucratie est en fait assez réaliste, et c’est même une version plutôt light de la réalité », précise Manu Riche, le réalisateur du film. Certaines caractéristiques de quelques personnages sont tellement amplifiées qu’ils en deviennent caricaturaux. Au début, cela donne des scènes assez comiques mais à la longue, on se dit que, OK, on a compris. Par ailleurs, le film gagnerait probablement en force s’il durait trente minutes de moins.

Cynisme

Certains critiques de presse ont reproché au film sa dureté et son absence de perspectives. De Standaard critique davantage son cynisme, un reproche déjà exprimé lors de la sortie du livre. Pourtant, ce ne sont pas le livre ou le film qu’il faut taxer de cynisme, mais plutôt la manière dont notre gouvernement traite les réfugiés. Le 15 janvier, le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Theo Francken publiait sur Facebook ce commentaire à propos d’un demandeur d’asile débouté : « Sa procédure de demande d’asile est terminée. Il a joué… et il a perdu. Nous aussi, on peut de temps en temps gagner, hein. » Le plus haut responsable belge de l’accueil des réfugiés écrit fièrement qu’il a « gagné » lorsqu’il a pu renvoyer un Afghan vers la guerre… Certes, Problemski Hotel est un film est dur et sans perspectives, mais la réalité dépasse pourtant la fiction.

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