Nouvelle rafle à la gare du Nord : pour des solutions humaines et structurelles

Vendredi passé, vers 7h30, nos bénévoles ont assisté à une nouvelle rafle de la police à l’encontre des migrants de la gare du Nord. Ce n’est malheureusement pas la première fois et force est de constater que le phénomène est de plus en plus fréquent : la police arrive, menotte les migrants, les embarque, pendant que des nettoyeurs ramassent et jettent leurs maigres affaires personnelles.

Nous tenons à dénoncer cette politique illégale de confiscation et de harcèlement qui a pour conséquence de dépouiller les migrants de leurs papiers et des quelques effets personnels dont ils disposent. Nous tenons à dénoncer cette politique purement répressive qui a pour seul but de saper le moral des migrants et des dizaines de citoyens bénévoles qui se relayent toutes les semaines pour apporter de la nourriture et des sacs de couchage. Cette politique n’est ni humaine, ni responsable puisqu’elle se contente de chasser une forme de misère en ne donnant aucune réponse un tant soit peu structurelle à un problème social qui perdure. Pourtant, il est possible d’agir.

  • Nous soutenons la demande de Médecins Du Monde de rouvrir le centre WTC où les migrants pourraient passer la nuit et avoir accès à des sanitaires. C’est une solution d’urgence humanitaire. Nous défendons également la mise en place d’une structure administrative spécifique permettant aux migrants d’obtenir de l’information correcte quant à leurs droits et d’introduire une demande d’asile en Belgique. Pour que cette solution fonctionne, il faut que l’État belge cesse de brandir la menace de l’application systématique du « règlement Dublin », c’est-à-dire, de l’expulsion des demandeurs d’asile vers leur pays d’entrée en Europe (souvent la Grèce et l’Italie). Ces pays sont complètement dépassés et abandonnés par le reste de l’Europe, les migrants savoir qu’il n’y a aucun espoir d’intégration pour eux là-bas.
  • Parallèlement, nous demandons que des négociations s’ouvrent enfin avec le Royaume-Uni, qui depuis de nombreuses années, refuse toute collaboration. Comme c’est le cas en Grèce avec les hotspots, on pourrait très bien mettre en place des structures administratives sur le continent pour permettre aux migrants en transit de commencer leurs démarches légales pour rejoindre l’Angleterre de manière sûre.

Depuis deux ans, nous distribuons tous les vendredis matins un petit-déjeuner aux demandeurs d’asile devant l’office des étrangers. Et depuis quelques mois, nous accueillons aussi un grand groupe de migrants en transit. Ils viennent pour la plupart d’Afrique, ils parlent anglais, ont traversé la Méditerranée à partir de la Libye pour atteindre Le Royaume-Uni. Ils sont entre 300 et 400 à tenter de survivre dans le parc Maximilien et dorment sous des immeubles résidentiels. La situation devient de plus en plus critique et on se rapproche dangereusement de la crise humanitaire que nous avions connue il y a deux ans, à savoir, la présence de centaines de personnes qui n’ont aucun accès à de la nourriture, à des soins ou à un endroit couvert pour passer la nuit. A nouveau, ce sont les citoyens qui doivent s’organiser pour prendre à leur charge certaines missions des pouvoirs publics.

Depuis plusieurs mois, nous constatons également la présence de femmes, dont certaines sont enceintes. Mais aussi de mineurs non accompagnés. Comme par exemple Ali, 14 ans, qu’on surnomme « Bambino » et qui vient d’Égypte. Il est là chaque vendredi depuis 3 mois. La semaine passée, il nous a présenté deux de ses amis, également des adolescents, de 16 et 17 ans. Nous tenons à rappeler les obligations de l’État en ce qui concerne la protection des mineurs. Il y a 10 jours, un adolescent du parc Maximilien a trouvé la mort en tentant de rejoindre l’Angleterre…

Nous espérons que les pouvoirs publics prendront leur responsabilité pour appliquer des solutions à la fois légales, humanitaires et structurelles. Nous demandons notamment aux autorités politiques bruxelloises qu’elles mettent un terme à la politique de répression de la police de zone, mais aussi à la collaboration de Bruxelles Propreté et de la STIB en ce qui concerne ces opérations policières. En mai dernier, nous avions apprécié le geste symbolique de certains ministres bruxellois qui nous avaient fièrement remis un prix lors des « Mixity Awards » pour notre travail d’accueil des réfugiés. Aujourd’hui, nous espérons qu’ils pourront faire preuve de cohérence.

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  1. Pingback: Chaîne humaine au Parc Maximilien pour les droits des migrants en transit | Amitié Sans Frontières·

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